Vie étudiante
L'international
Qu’elle concerne l’informatique, les sciences, l’ingénierie et bien plus encore, la « tech » constitue un formidable univers et offre de nombreuses opportunités de carrière. Pourtant ces secteurs, si riches et passionnants, peinent encore à attirer les filles et les jeunes femmes. Que ce soit dans le numérique ou dans les écoles d’ingénieurs, leur nombre dépasse péniblement les 25 % depuis de nombreuses années. Une anomalie issue d’aprioris et de clichés encore tenaces qui veulent que, dès leur plus jeune âge, les garçons soient prédestinés à la technologie, mais pas les filles. Dans son dernier dossier en date, le IONIS Mag publiait justement une série de portraits de femmes qui « font la tech » au quotidien au sein des écoles et entités du Groupe IONIS et partagent l’envie de faire bouger les lignes. Parmi elles se trouve Zehira Haddad-Boussekou, responsable des enseignements en informatique du Cycle Préparatoire à l’ESME Sudria.
Zehira Haddad-Boussekou : Je suis responsable des enseignements en informatique du Cycle Préparatoire : je m’occupe de coordonner ces enseignements sur les différents campus de l’école. J’enseigne ainsi six modules d’informatique aux deux premières années. En parallèle, j’enseigne le Machine Learning et l’intelligence artificielle dans les parcours Biotech & Santé et Énergie & Environnement.
On n’enseigne plus l’informatique via des cours classiques, magistraux ou avec des travaux dirigés, mais via des problèmes à résoudre. Au début du semestre, nous créons des groupes de 6 à 7 étudiants. Ensemble, ils vont travailler sur une problématique à résoudre ; il s’agit de questions concrètes pour lesquels ils ont intérêt, comme la programmation de jeux – car c’est un domaine qui les intéresse beaucoup. Pour cela, nous leur donnons un fascicule détaillant la question, accompagné de ressources bibliographiques. En essayant de la résoudre par eux-mêmes, ils vont acquérir des compétences. C’est avant tout un travail de groupe dans lequel ils ont chacun leur rôle : l’activateur qui va faire en sorte que tout le monde participe et contribue activement aux travaux, le gardien du temps qui va surveiller le calendrier, le barreur qui va superviser l’avancement… C’est très important de les initier le plus tôt possible au fait de travailler en groupe : les ingénieurs ne travaillent jamais seuls dans leur coin. Ils doivent apprendre à avancer par eux-mêmes et échanger avec les autres, pour faire progresser le groupe. L’enseignant est là pour les guider et les accompagner vers le meilleur chemin, tout en les laissant décider des orientations. informatiques, où les hommes sont sur-représentés. Quand on prend les chiffres de créations d’entreprises en France, toutes activités, les femmes représentent presque la moitié des créateurs. Or dans l’univers des startups, qui demande aux jeunes pousses d’être innovantes et disruptives, cela passe par de la technologie pure et dure, avec de l’algorithmie, de l’informatique…Ce sont des univers très masculins, avec très peu femmes.
Oui, exactement. En travaillant et en cherchant par eux-mêmes, ils deviennent acteurs de ce qu’ils font, contrairement aux cours classiques où les étudiants ne sont pas forcément concernés, ni concentrés. Mais s’ils cherchent par eux-mêmes, avancent et découvrent de nouvelles choses, ils sont beaucoup plus impliqués et retiennent mieux.
Le premier point est de leur donner un peu plus confiance en elles et les motiver. Elles ont tendance à jouer la carte de l’assurance et la sécurité : elles privilégient des parcours et des carrières dans lesquels elles ne prennent pas trop de risques. Elles doivent oser et aller vers des terrains inconnus. En informatique, les filles s’occupent encore trop souvent des présentations ou des comptes-rendus des travaux de groupes : elles ne se mouillent pas assez dans la partie programmation ou ingénierie.
Ce sont des univers qui restent très masculins. Mais depuis quelques années, le taux de filles, en particulier à l’ESME Sudria, augmente : nous sommes à plus de 20 % – ce qui est une belle avancée ! J’en suis ravie mais mon but est qu’on arrive rapidement à une vraie parité. Il n’y pas de raison qu’il n’y ait pas autant d’ingénieures que d’ingénieurs.
Article initialement paru dans le IONIS Mag #49
Fondée en 1905, l’école d’ingénieurs ESME forme en 5 ans des ingénieurs pluridisciplinaires, prêts à relever les défis technologiques du XXIe siècle : la transition énergétique, les véhicules autonomes, la robotique, les réseaux intelligents, les villes connectées, la cyber sécurité, et les biotechnologies.
Trois composantes font la modernité de sa pédagogie : l’importance de l’esprit d’innovation ; l’omniprésence du projet et de l’initiative ; une très large ouverture internationale, humaine et culturelle. Depuis sa création, près de 15 000 ingénieurs ont été diplômés. L’école délivre un diplôme reconnu par l’Etat et accrédité par la CTI.
Etablissement d’enseignement supérieur privé – Inscription au Rectorat de Créteil – Cette école est membre de IONIS Education Group comme :